Serveur 7 le commencement.
La nuit était tombée sur la plaine depuis bien longtemps déjà. Une de ces nuits de début d’été, chaude et moite, où l’on sent presque venir ces gros nuages gris annonciateurs d’orages. Il faisait noir, très noir. Juste quelques taches rouges constellaient l’horizon. Les derniers brasiers des villages finissaient de s’éteindre. Il ne restait plus rien que le vent. Pas un bruit, pas un chant, comme si la nature respectueuse offrait comme cadeau d’adieu ce linceul de silence à tous ces fous qui l’avaient abreuvé de leur sang. Assis prêt du feu de camp on pouvait voir deux ombres, à peine humaine, tant ils semblaient déformés par les épreuves et la fatigue. L’une d’elle releva sa capuche et l’on reconnu Aphrodite, l’aide de Kassis, Général des Myrmidons. Elle le saisi par les épaules et presque pleurante de dépit lui soufflât.
« Ils sont morts Kassis, tous. Nous ne sommes plus que deux. Que pouvions nous faire contre eux. Qu’allons nous faire maintenant. Les Myrmidons ne sont plus. »
Kassis leva les yeux vers sa vieille amie, des yeux rougis par ces trop longues nuits de veille et de combat ; des yeux qui ont vue trop de frères tomber, de sang versé. Puisant dans ses dernières forces, il se leva et d’une voie forte et claire dit :
« Il en suffit d’un seul. Qu’un seul d’entre nous ne subsiste et notre nom sera sauvé, car nous sommes les Myrmidons. Mes respects jeune Gladys, vient et assis toi près de nous. Fidèle à ta réputation capitaine, toujours là où il faut, et quand il faut »
Aphrodite se retourna et vit deux cavaliers s’approcher au pas du campement et s’asseoir près d’eux. Kassis repris la parole :
« Aphrodite, je te présente Gladysia la téméraire des pleines du nord, et son compagnon Baam. Ce sont de jeunes capitaines qui comptent déjà quelques hauts faits dignes des meilleurs d’entre nous. Gladysia j’ai une lourde mission, tu dois battre le rappel. Trouves moi des hommes et des femmes motivés, même novices, nous les formerons et nous en ferons des guerriers dignes de ce nom. Aphrodite, Baam, vous les éduquerez, leur apprendrez les bases. Ici à nous quatre nous reformerons le clan. Notre flamme ne s’éteindra pas. Et de cette étincelle vacillante que l’on aperçoit à peine naîtra une grande lumière qui illuminera ce septième monde. Car nous sommes les Myrmidons et notre nom est éternel. »
Et Gladysia partie battre la campagne et sonner le rappel. Elle raconta notre histoire à tous ceux qui voulaient l’entendre. D’une poignée, tel un alchimiste talentueux, elle en fît une légion fougueuse et bruyante ; désordonnée mais pleine d’espoir. Il ne restait plus qu’à les former.